Texte paru dans la collection "Le Patrimoine des communes de la Mayenne - Editions Flohic"


 Au XIIe siecle, Isambart Seigneur de la Chapelle prend le nom de ce lieu. Son fils Affricain de la Chapelle, son petit fils Allemand et son arrière petit fils en sont également seigneurs. Puis au XIIIeme siècle, Jeanne de Quatrebarbes porte en mariage à Louis de la Tour-Landry cette seigneurerie, unie à La Motte Sorcin.
En 1725, Charles de la Corbière en est le possesseur.
Un de ses déscendants assiste à l'assemblée de la noblesse à Angers en 1789.
Le 15 novembre 1791, les Capello-Craonnais pétitionnent pour conserver leurs prêtres : "La crainte seule de les perdre nous trouble et nous déchrire, et nous regarderions comme les plus malheureux de nos jousrs celui où ils seraient forcés de se séparer de nous."
Michel Lecomte, chef royaliste du Craonnais, est natif de cette paroisse. Il est fusillé à Craon en janvier 1796.
L'arrivée du chemin de fer en 1888 contribue au développement de la commune.

 

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"Les Chroniques Craonnaises" de M. DE BODARD DE LA JACOPIERE (1871)


LA CHAPELLE-CRAONNAISE, Capella Credonensis.

Patron : Saint Martin; présentateur : l'abbé de Vendôme.

En 1136, Innocent II confirma à l'abbaye de Vendôme la possession de cette église.

Isembart, père d’Allemand, d’Affricain, de Geoffroy, d’Hervé, chanoine, etc., était seigneur de cette paroisse au XIIeme siècle. Le cartulaire de La Roë parle souvent de lui et de ses enfants. Ils relevaient féodalement de Cosmes et de Méral. Ils rendirent la plupart des dîmes de La Chapelle-Craonnaise à l’abbaye de La Roë, qui y possédait un hébergement (herbergamentum) à Thorigné ou Torigné.

Allemand, époux d’Aalez, eut deux fils : Renaud et Gautier. (CLXXVIIe charte.)

En 1239, Affricain était seigneur de Thorigné. Il eut, de sa femme Jacqueline, un fils qu’il nomma Isembart, comme son grand-père. (CLXXVIe charte.)

Raoul de Thorigné était témoin au mariage du seigneur de Château-Gontier et d’Aloise de Laval.

En 1440, Fouquet, seigneur de Rumfort et du Pont-Randoul, en Cossé, marie sa fille, Jehanne de Thorigné, à Jacques de la Petite-Roë, seigneur de Fontaine-Couverte, de Livré et d’Azé.

En 1197, Gervais Cheorchin, seigneur de La Chapelle, épousa Pétronille de Laval, dame du four à ban de Laval ; elle n’avait même que la moitié, par indivis, de ce four, avec Sylvestre de la Volue.

Jean, fils du précédent, seigneur de Cosmes et d’Ampoigné, donna à La Roë le tiers de la grande dîme de Cosmes, deux parts de la petite, et fonda, en 1217, la chapelle de la Barre, en Cosmes. Il épousa Mathée de Cosmes ou de Coesmes, et donna au fief de la Garaudière, ou de la Buzarderie, la haute justice, *à l’exception des trois cas de meurtre, de mutilation et de rapt.

Jean, deuxième du nom, contesta les donations de son père; mais, ayant perdu son fils au siège de Chartres, il les ratifia, à son retour, devant Gellent, évêque d’Angers ; il y ajouta le sixième de la grande dîme qui lui restait encore, « ettotum cannabum, totumlinum et decimam suorum piscium tali pacto ut abbas de Rota, omni tempore jejunii, ad ser-viendum Domino in eccletia Sancti-Petri (de Cosmes) faceret. Hoc concessit Adela de Credone, uxor ejus et Paganus primogenitus ejus. » Cette citation, donnée par l’abbé Foucher, a été tirée d’un autre cartulaire que celui de La Roë. Dans celui-ci, plusieurs mots sont changés, et Adèle n’y est passurnommée de Craon. La CXXe charte ne parle pas non plus de faire l’office divin tous les jours de jeûne, mais d’établir au prieuré de Cosmes un troisième chanoine pour y faire l’office omni tempore.

Paganus ou Payen Cheorchin, fils de Jean II, donna aussi à La Roë une terre qu’il avait à Ampoigné, entre MonconseiletChochebelle. Ce dernier fief avait été donné à La Roë par Maurice Ier, fils de Hugues de Craon. (CXXI® charte.) « Et dédit duas partes præmitiarum agnorum, porcellorum, vitulorum, lanarum et oblationum quas capiebat in ecclesia Sancti-Petri de Cosmis et sepulturam corporum. »

La paroisse de La Chapelle semble avoir été plus habitée au xn* siècle que nos autres paroisses ; en outre de Thorigné et de Sorcin ou Cheorcin, on trouve dans. le cartulaire de La Roë, au Boisrond, un homme d'armes d’Allemand, nommé Raoul ; un autre Ernaud, à Estronié, etc. ; tous ces endroits se trouvent entre le Bourg-l’Évôque, La Chapelle et Cosmes, où habitaient plusieurs seigneurs ou propriétaires, nommés Aîlemand, Hervé, Guiton, Nicolas, Chotard, Pannetier, Renaud Démon, etc. (Charte LXV* et autres.) (Voy. Denazé.)

En 1700, Amaury de Madaillan, seigneur de Chauvigny, était seigneur de La Chapelle-Craonnaise, de Livré, d’Athée, etc.

En 1697, noble homme Chrét. de Freseaux, grenetier au grenier à sel de Craon, habitait la maison seigneuriale de Vilgrand.

chron craonn